Research topic

La Révolution Française

Journal article

Boroumand L., La Revue Française de Science Politique. June 1990; 40(3): 309-337.

Book chapter

Boroumand L., in Furet F. and Ozouf M. (eds).La Gironde et les Girondins. Paris. Payot, 1991: 233-264

Journal article

Boroumand L., Journal of Modern History. March 2000, 72 (1): 67-108

Background

Mes recherches sur la Révolution française trouvent leur origine dans le paradoxe, tant débattu, des « démocraites occidentales » : la double consécration des droits universels de l’individu et de la souveraineté de la nation. Une autorité ayant seule la compétence de sa compétence, et un droit qui par définition constitue la limite de cette autorité. Ambivalence d’autant plus troublante qu’elle produit une tension qui tisse souvent la trame de l’actualité politique.

Il suffit de n’être pas né Européen, d’être Iranien par exemple, pour savoir à quel point ce paradoxe a nui au développement de la démocratie dans le monde. Comment rendre raison de la politique impérialiste des démocratie occidentales, pourquoi des régimes qui paraissent fondé sur la souveraineté du peuple et les droits de l’individu ont-ils systématiquement nié cette souveraineté et ces droits à l’extérieur de leurs forntières nationales? Questions qui intéresse la nature de la démocratie moderne ou du moins d’une certaine forme de cette démocraties. Celle-ci est-elle assimilable à l’Etat de droit? Le droit justement qui, à certains moments de son histoire, se trouve mis entre parenthèse au nom du salut public, de l’intérêt national, de la raison d’Etat. De quoi procède cette nécessité obscure? Nécessité qui se loge dans un au-delà de l’ordre constitutionnel ou légal, lui imprime son primat et triomphe de la transparence qu’implique un ordre fondé sur le contrat. N’y aurait-il pas une connivence, une continuité, entre cette négation systématique du droit à l’extérieur des frontières nationales et celle, plus partielle, plus circonstancielle, qui marque la propore histoire de la démocratie moderne? Peut-on comprendre la première négation par la logique qui dirige la seconde, fût-elle rare et intermittente? Rares et intermittentes dans les faits, ces dérogations au droit demeurent une virtualité constante dans l’ordre des principes et s’alimentent aux sources de la légitimité politique. C’est sur ce point que j’ai pu, à l’origine de ma recherche, voir se déployer la tention entre droit de l’individu et souveraineté de la nation.

Or seule la France parmi les démocraties occidentales, a fait, pendant la Révolution, se côtoyer et s’articuler solennellement dans un corpus constitutionnel les droits naturels de l’individu et la souveraineté de la nation. Cette coexistence fut de courte durée 1789-1794, c’est la période qui intéresse ma recherche. Les débats parlementaires de cette période, là où les sytèmes de justification des acteurs s’expriment au moment crucial du contact entre le principe, la loi et l’événement, constituent la matière première de cette étude.